La décision de CIVITEO de décliner la proposition des équipes de Sidewalk Labs de tester en France une partie du dispositif imaginé à Toronto mérite quelques explications.
A Toronto, Sidewalk Labs (filiale sœur de Google au sein du groupe Alphabet) a en charge un projet d’aménagement d’un quartier important sur les rives du lac Ontario. Le Monde s’est récemment fait l’écho des nombreuses interrogations et polémiques nées de ce projet, notamment concernant la gouvernance des données de cette smartcity hors norme.
CIVITEO et a été sollicité, avec d’autres experts dans différents pays, pour tester en France l’un des volets du dispositif imaginé par les équipes du géant américain : le « design de la transparence » pour la collecte des données dans l’espace public. Ce dispositif a été l’objet d’un travail très abouti qui est entièrement documenté. Tout à leur ambition d’inventer un modèle mondial de gouvernance et de gestion des villes, Sidewalk Labs a en effet décidé de publier la totalité du dispositif sur Github (en Creative Commons).
Nous avons décliné pour trois raisons principales. La transparence, fusse-t-elle très sophistiquée, ne vaut pas le consentement. Le dispositif proposé a pour conséquence qu’une entreprise privée fixe les règles du jeu sur la collecte des données dans l’espace public, or nous considérons que ceci est une prérogative des acteurs publics (et des autorités de contrôle). Enfin, Google ou sa filiale sœur, n’ont pas à se mêler de la gestion de nos villes, leur emprise sur nos vies de consommateurs suffit. Qu’ils laissent nos vies de citoyens à ceux dont c’est le métier…
Voici l’intégralité du courrier cité par Ouest-France adressé à l’équipe de SideWalk Labs.
Réponse CIVITEO à SWL