La Gazette des Communes a publié un article décrivant une expérimentation conduite par CIVITEO auprès de l’un de ses clients : le Conseil départemental du Finistère. Extraits choisis.
Le bigdata n’a pas vocation à servir uniquement à la smart city et à des secteurs comme le transport, l’énergie ou la surveillance. Il peut aussi être mis au profit de politiques sociales. C’est en tout cas dans cette optique qu’a été menée une expérimentation innovante par le département du Finistère.
Les données de 16 000 allocataires, l’équivalent de quelque 150 000 lignes Excel, et une quarantaine d’indicateurs de l’Insee, voilà peu ou prou les ingrédients qui ont permis à un prototype basé sur le bigdata de faire ses preuves dans la lutte contre le non-recours au RSA dans le département du Finistère.
« Nous voulions sensibiliser l’ensemble des cadres, en montrant de façon très concrète ce que pouvait apporter le pilotage par la donnée. Ce projet s’inscrivait par ailleurs dans l’un des axes emblématiques de cette mandature : l’accès au droit », explique le directeur général des services du département, Dominique Soulier.
Lancée à la fin de l’année 2017, cette expérimentation a été menée par la société CIVITEO, avec l’objectif suivant : identifier des zones de non-recours au RSA grâce aux outils de type big data. Le Finistère a donc mis à disposition les données portant sur l’ensemble des 16 000 bénéficiaires du RSA que compte le département sur les cinq dernières années. « Le fichier a été rigoureusement anonymisé, en conformité avec les recommandations de la CNIL », indique Dominique Soulier. Ces données ont ensuite été croisées avec une quarantaine d’indicateurs socio-démographiques et économiques de l’Insee (…).
Élaborer une modélisation grâce à des extrapolations
« Grâce à un algorithme d’inférence écologique », c’est-à-dire capable d’utiliser de nombreuses variables pour effectuer des extrapolations, le prototype a pu constituer une modélisation. Il a ainsi identifié des zones géographiques dans lesquelles le nombre de bénéficiaires du RSA s’avère moins élevé que prévu, et où on peut faire l’hypothèse qu’il peut exister un plus fort taux de non-recours. A l’échelle nationale, on estime que ce taux est compris entre 20 et 30% », explique Jacques Priol, consultant et président de CIVITEO.
« Ce prototype est un outil qui a été réalisé à des fins d’acculturation. L’objectif était de montrer qu’il était tout à fait possible d’avoir un usage innovant de la donnée dans le cadre de politiques sociales, et pas uniquement pour la smartcity (…) », poursuit-il.
Le bigdata, outil au service de l’accès au droit
Ce prototype étant un outil statistique, il aurait tout aussi bien pu être utilisé à d’autres fins. Par exemple, identifier des zones où le nombre d’allocataires est plus élevé que prévu, dans une démarche de lutte contre la fraude. Mais ce n’est pas le projet que porte le Finistère.
« Nous poursuivons un objectif d’efficacité sociale pour les allocataires, et nous montrons que le big data ne sert pas qu’à une approche de contrôle, mais aussi d’accès au droit. Cela repositive ce type de démarche », estime Dominique Soulier. Avec un tel outil, la collectivité pourra en effet agir de manière plus proactive en direction des allocataires potentiels, mieux identifiés.
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