Une interview de Jacques Priol dans les colonnes de Ouest-France suite à la décision du Maire de Nantes de refuser la solution Google pour la messagerie de la collectivité.
Extraits
Johanna Rolland avait prévu de renouveler son client de messagerie électronique pour les 7500 agents de Nantes métropole. Elle a mis son veto, par peur d’être espionnée. (…)
Cet épisode arrive en plein cœur du débat sur la protection des données personnelles. La collectivité Nantes métropole avait décidé de changer son client de messagerie électronique. Un appel d’offres a été lancé en début d’année et plusieurs entreprises ont répondu, dont Microsoft (Outlook), le client actuel que les 7500 agents utilisent et… Google (Google mail). Selon nos informations, la maire Johanna Rolland elle-même a mis son véto pour ne pas retenir Google. (…)
Que pourrait-il se passer si Google avait mis la main sur ce marché ? « La gestion des villes elle-même produit de plus en plus de données : pour les transports, pour l’énergie, pour la sécurité par exemple, détaille le Nantais Jacques Priol, responsable de l’entreprise Civiteo spécialisée dans le big data. Et les géants du net savent quoi en faire. » Car, dans les mails que reçoit et gère la maire de Nantes, il y a beaucoup de données confidentielles. (…)
« Les collectivités locales ont plusieurs responsabilités. D’abord protéger leurs propres données car il s’agit de données publiques pour lesquelles il est légitime qu’il y ait une forme de souveraineté. Uber a transformé la mobilité dans certaines grandes villes, AirBnb et Booking ont transformé les métiers du tourisme. De la même manière, une mairie ne revend pas les données de ses habitants, et c’est très bien ainsi ! »