CIVITEO a eu le plaisir d’organiser il y a quelques semaines un séjour d’études à Montréal, Ottawa et Toronto destiné à des représentants de collectivités françaises. Au menu, des rencontres de haut niveau pour découvrir les pratiques les plus en pointe de nos amis canadiens sur la gestion des données et l’utilisation de l’intelligence artificielle au service des politiques publiques et de l’intérêt général. Les participants venaient de territoires variés (Occitanie, Grenoble, Brest, Grand Paris Sud, Orléans…) et représentaient des institutions importantes (Caisse des dépôts, Opendata France, Résoviles, Villes Internet).
Nous aurons l’occasion de revenir sur les rencontres avec le Laboratoire d’innovation urbaine de Montréal, les équipes de recherche sur la protection des données de l’université d’Ottawa, Code for Canada, la province de l’Ontario, l’équipe OGP du gouvernement fédéral, et bien d’autres… Mais l’actualité du moment concerne le projet SideWalk Labs de Toronto.
A Toronto, capitale économique du Canada, les autorités publiques ont fait le choix de confier à une filiale du groupe Alphabet, donc une filiale sœur de Google, un projet d’aménagement urbain hors norme. Hors norme d’abord par les moyens mobilisés. Ici, Google invente une ville du futur en projetant de tester les solutions le plus en pointe dans tous les domaines : du choix des matériaux aux dispositifs de gestion de la ville, entièrement pilotée par la donnée cela va de soi. Il n’est rien de dire que le projet interpelle, et la Gazette des Communes a publié un très bon article qui reprend les réactions de nos participants français sur place.
Le projet suscite de très vives polémiques dont l’ampleur dépasse très largement l’Ontario. Nous avons rencontré sur place de nombreuses parties prenantes du projet : l’équipe SideWalk Labs mais aussi les autorités locales (Ville de Toronto et Province de l’Ontario), et les opposants les plus en pointe, notamment Bianca Wylie qui mène un combat pour l’abandon du projet au nom des libertés individuelles et de la protection de la vie privée.
Dans un article publié par Le Monde, il est rapporté que CIVITEO, comme d’autre cabinets experts de divers pays, a été sollicité pour tester en France certains aspects du projets (et tout particulièrement les outils de communication et de design de la transparence sur la collecte de données par de multiples capteurs). Le sujet interpelle car en France, nombreux sont les territoires et les opérateurs urbains qui expérimentent loin des projecteurs l’utilisation de ces capteurs (caméras, infra-rouge, Bluetooth, wifi et demain lidar…) dans la plus totale discrétion et sans précautions.
Nous aurons bientôt l’occasion de revenir en détail sur ces enjeux qui sont au cœur de l’accompagnement stratégique offert par CIVITEO à ses clients publics. Mais pour conclure sur SideWalk Labs Toronto, et comme l’indique Le Monde dans son article,nous avons refusé de donner suite aux sollicitations de l’équipe du groupe Alphabet.