Retour sur l’audition de CIVITEO à l’Assemblée Nationale dans le cadre de la mission sur les Smart Cities confiée par le Premier Ministre au député du Maine-et-Loire Luc Belot. Un échange dense et intense avec un parlementaire qui maîtrise parfaitement son sujet, et qui fut le rapporteur de la loi pour une République numérique.
Sujet du jour : comment faire en sorte que les dispositifs techniques innovants et souvent très performants de la smart city ne restent pas cantonnés à des métiers techniques et s’inscrivent dans une stratégie globale et vertueuse d’utilisation de la donnée par les décideurs publics. Un sujet vaste qui touche à des questions multiples.
La première est celle de la culture de la donnée. Sans « datamindset », la smart city risque de rester un sujet de spécialistes et posera très vite, de façon potentiellement explosive, la question de l’équilibre des relations entre les collectivités locales et les opérateurs qui interviennent pour leur compte.
La seconde est celle de la souveraineté territoriale sur les données d’intérêt général. Les débats autour de la loi pour une République numérique ont permis de poser le sujet sur la table. Reste aux acteurs locaux à s’en saisir.
Troisième question : la participation citoyenne. Certaines innovations permettent, pour la gestion urbaine comme pour la démocratie avec les CivicTech, d’intéresser à l’action publique des publics jeunes et technophiles que les élus ne croisaient plus nulle part. Attention à ne pas reproduire avec eux l’effet « toujours les mêmes » vécu depuis 20 ou 30 ans dans d’autres lieux, et avec d’autres formes de participation.
Quatrième question : le traitement des données personnelles. La smart city ne peut pas se contenter des solutions d’anonymisation. D’abord parce que le risque d’une identification au fil de traitements croisés est réel. Ensuite, parce que ces solutions font l’économie d’un sujet central : puisque l’on parle de données utilisées pour des missions d’intérêt général, pourquoi ne pas s’en saisir pour jeter les bases d’une relation de confiance avec les usagers / habitants / citoyens ?
En guise de conclusion provisoire et très synthétique : la smart city peut demeurer une nouvelle forme de management (intelligente et efficace) de certains métiers publics locaux ; elle peut aussi servir de première pierre, et d’expérimentation, à l’élaboration de futures stratégies locales de la donnée. C’est bien sûr cette seconde option que l’expérience de CIVITEO nous amène à privilégier !
Un billet de blog à retrouver également dans le magazine Ville Intelligente