Extrait d’un article de David Picot publié par la Gazette des Communes à l’occasion de la table-ronde organisée par l’AURAN lors de la Nantes Digital Week 2018.
Dix jours non-stop autour des cultures numériques, 70 lieux, 110 évènements… la Nantes Digital Week a réservé une petite partie de son programme 2018, à « la ville des données ». Ce 20 septembre, une centaine de personnes avait répondu à l’invitation de l’Agence d’urbanisme de la région nantaise (AURAN), pour assister à un débat sur la place du numérique dans l’action publique locale et sur la gestion de la donnée, qu’elle soit du publique ou du privé.
« Nous lisons tous tellement d’articles sur la ville intelligente que nous avons l’impression que nos politiques publiques sont toutes pilotées par la donnée », lance en préambule, Jacques Priol, fondateur de Civiteo, un cabinet de conseil. « La réalité est autre ». Il a fait les comptes : « entre 25 et 30 territoires affichent aujourd’hui une stratégie de smart city… »
Des problématiques techniques
Le plus souvent, les politiques publiques digitalisées portent sur les problématiques techniques : énergie, eau, déchets et mobilité. Sur ce dernier plan, « certaines approches pouvant aller jusqu’à la modélisation prédictive pour les embouteillages comme c’est à l’étude au Grand Lyon », glisse-t-il. Pour les autres types de data ? Cité par Jacques Priol, le cas du département du Finistère qui travaille sur la modélisation des parcours des bénéficiaires du RSA fait figure d’exception.
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Construire la confiance
Une table autour de laquelle les collectivités se considèrent également comme « légitimes » (dixit Sabine Romon) pour rassembler les autres acteurs de la donnée, issus notamment du privé. « Nous avons le levier de la réglementation bien sûr », reprend Sabine Romon. « Mais aussi celui de la concertation ».
Joël Boscher (ex Rennes Métropole) argumente dans le même sens : « Nous défendons l’intérêt général. Régions, départements, métropoles et autres ont un rôle particulier à jouer en matière de fiabilité de la donnée et de sa manipulation éventuelle ». Et Jacques Priol (Civiteo) d’insister sur « la nécessaire construction d’un système de confiance, avant d’envisager une démarche de ville intelligente ». Il prône ainsi « une montée en compétence dans les collectivités, au niveau notamment de l’anonymisation renforcée des données. Puis un engagement dans une logique d’hébergement local des données. Et enfin la mise en place d’une gouvernance locale de la data qui impose des règles aux opérateurs privés qui interviennent sur le champ public (déplacements, stationnements…) ».
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