Réflexions au retour d’une mission préparatoire de quelques jours à Montréal, Ottawa et Toronto.
En matière de gestion des données dans la sphère publique, nos amis canadiens et nos cousins québécois, ont une petite longueur d’avance. Pionnier de l’ouverture des données publiques locales (Montréal dès 2009), le pays est dorénavant en tête du baromètre mondial de l’open data ). Voisin des États-Unis, le Canada mixe avec plus ou moins de bonheur des pratiques et des usages inspirés ou pilotés par les Gafam et des aspirations sociétales que certains jugeront très « européennes », notamment concernant la protection de la vie privée et des données personnelles.
Avec notre partenaire Opennorth, Civiteo prépare pour le mois d’avril un voyage d’études auquel prendront part des élus, des dirigeants territoriaux et des experts français. Objectif : confronter notre expérience de la « ville intelligente à la française » avec les expériences canadiennes. Montréal, devenu territoire leader de l’intelligence artificielle éthique, a beaucoup à nous apprendre. Toronto aussi certainement. La capitale économique du Canada a fait le choix de confier à Google (plus précisément au SideWalkLabs), la future gestion data driven du quartier Waterfront. Projet fascinant à bien des titres, d’autant que face aux critiques nombreuses, le géant du net mobilise des moyens impressionnants pour inventer une gouvernance innovante de son modèle (à l’ambition mondiale) de SmartCity.
Au Canada, il n’y a ni RGPD, ni Loi pour une République numérique (« on expérimente, on teste des solutions, on construit des garde-fous au cas par cas, et s’il le faut on légifère après »). Mais nos préoccupations se rejoignent. L’invention des « fiducies de données », entités de gestion, de gouvernance et de partage (et de valorisation) des données intéressera toutes les collectivités françaises confrontées aux problèmes des nouvelles (ou futures) plateformes de données urbaines. Qui est propriétaires des données ? Qui décide de la conformité des usages ? Qui est le garant vis-à-vis des citoyens ? Les questions posées à Google à Toronto sont aussi celles posées à nos grands opérateurs de services urbains dans les smartcities françaises.
A SUIVRE…